Betteraves Le nouvel arrêté néonicotinoïdes en consultation
Jusqu’au 16 janvier 2022, le gouvernement ouvre à la consultation du public un projet d’arrêté autorisant l’emploi de semences de betteraves traitées avec des néonicotinoïdes, pour 120 jours au titre de la campagne de 2022.
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Jusqu’au 16 janvier 2022 inclus, le ministère de l’Agriculture ouvre à la consultation du public un projet d’arrêté autorisant, « au titre de la campagne de 2022 et pour une durée de 120 jours, l’emploi de semences de betteraves sucrières traitées avec un produit phytopharmaceutique contenant la substance active imidaclopride ou thiamethoxam ».
« La filière, malgré une année 2021 qui devrait s’approcher de la moyenne des cinq dernières années, demeure économiquement fragile », souligne le communiqué de presse du ministère en date du 27 décembre 2021. Au regard des éléments disponibles, le gouvernement considère que les conditions d’octroi d’une dérogation pour 2022 sont réunies. »
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Suppression des mesures d’atténuation
Ce texte, qui devrait abroger l’arrêté du 5 février 2021 au titre de la campagne passée, ajouterait de nouvelles possibilités de semis ou de plantations de cultures, dans les trois années suivant celle d’une betterave dont les semences ont été traitées avec des néonicotinoïdes : ce serait le cas notamment de l’épeautre, du soja, du quinoa ou encore du sorgho.
Il supprimerait également les mesures d’atténuation et de compensation pour le colza et le maïs, instaurées dans l’arrêté du 5 février 2021.
Ce projet d’arrêté suit les recommandations que l’Anses (1) a émises dans deux récents avis, en octobre et décembre 2021.
Simulations sur les risques de viroses
Ce projet d’arrêté a reçu, le 21 décembre 2021, un avis favorable du conseil de surveillance (2). Ce dernier s’est notamment basé sur le fait qu’il est difficile d’anticiper « la situation phytosanitaire qui prévaudra en 2022 au regard des réservoirs viraux et des prévisions climatiques, qui seront actualisées en janvier 2022 ».
« À la lumière de l’ensemble des modèles et des résultats de simulation effectués sur la base des données météorologiques disponibles au 1er décembre, l’Inrae (3) conclut qu’il n’est raisonnablement pas possible d’écarter l’hypothèse selon laquelle il y aura en 2022 une arrivée de pucerons suffisamment précoce, susceptible d’engendrer une fréquence significative de viroses », a précisé le ministère.
Des alternatives pas encore opérationnelles
Enfin, le ministère rappelle les travaux de recherche en cours dans le cadre du PNRI (4), pour un montant global de plus de 20 millions d’euros : « Même si certaines pistes sont prometteuses », « les alternatives aux néonicotinoïdes, qui font l’objet de ces recherches ne sont cependant pas encore utilisables pour les semis de 2022 », estime-t-il.
« Quant aux alternatives de moyen terme présentées dans un avis de l’Anses du 26 mai 2021, la grande majorité fait déjà l’objet de recherches dans le cadre du PNRI. »
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Charlotte Salmon(1) Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.
(2) Composé de représentants des différentes parties prenantes (élus, administrations, organisations professionnelles agricoles, associations environnementales, représentants de la filière…), le conseil de surveillance est chargé d’émettre un avis sur ces autorisations temporaires.
(3) Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement.
(4) Plan national de recherche et d’innovation.
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